Vitraux - Notre Dame de Roscudon à Pont-Croix - Jean-Jacques Grüber
Tout destinait Jean-Jacques Gruber (1904-1988), maître verrier et historien d'art, à une carrière artistique. Né en 1904, fils de Jacques Gruber, un des « maîtres » de l'École de Nancy, et frère aîné du peintre Francis Gruber, il est formé dès son adolescence à la pratique du vitrail. En 1925, il seconde son père dans l'atelier parisien de la villa d'Alésia .
Parallèlement, après de solides études littéraires, il se consacre à des travaux d'histoire du haut Moyen Âge avec F. Lot et surtout d'histoire de l'art sous la direction d'Henri Focillon, dont il est un des premiers assistants. Il devient alors l'animateur du dynamique « groupe d'histoire de l'art » de la Sorbonne, qui réunit de jeunes historiens de l'art comme J. Baltrušaitis, J. Vanuxem, L. Grodecki, etc.
La mort de son père en 1936 l'oblige à assumer la direction de l'atelier familial ; mais Jean-Jacques Gruber va approfondir et conserver sa vie durant cette double compétence d'historien et de praticien du vitrail, ce qui lui donne un rayonnement exceptionnel et une immense disponibilité envers les autres.
La plupart de ses travaux seront commandés par le service des Monuments historiques. Ainsi, pendant la dernière guerre, il s'emploie, en liaison avec l'inspection des Monuments historiques, au sauvetage de vitraux anciens et à leur restauration clandestine dans un atelier installé dans le donjon du château de Niort. Après la guerre, il est tout naturellement sollicité pour diriger la remise en ordre et la repose d'un grand nombre d'ensembles verriers, particulièrement en Bretagne et en Champagne où l'intervention qu'il conduit, avec l'aide de L. Grodecki, sur les panneaux romans de la cathédrale de Châlons (1954-1955) demeure exemplaire par ses recherches documentaires et par sa méthodologie.