Réponse de Almustafa à Karima -1
Extrait du Jardin du Prophète de Khalil Gibran
Ne m'appelles pas sage,
à moins que tu n'appelles sages tous les hommes.
Je ne suis qu'un jeune fruit pendant encore à la branche,
et hier encore, je n'étais qu'une fleur.
Ne traites aucun d'entre vous de fou,
car, en vérité nous ne sommes ni sages ni fou;
nous sommes des feuilles vertes sur l'arbre de la vie,
et la vie elle-même est au-delà de la sagesse et plus encore de la folie.
Et puis, vous ai-je vraiment quittés ?
Ignores-tu qu'il n'y a pas de distance,
hormis celle que l'âme n'arrive pas à franchir en imagination ?
Et quand l'âme abolit la distance, une harmonie se crée en elle.
La distance entre vous et vos plus proches voisins,
si vous ne les aimez pas, est plus grande que celle
qui vous sépare de votre bien-aimé qui demeure
au-delà des sept terres et des sept mers.
Dans le souvenir la distance est abolie,
c'est dans l'oubli seulement que se creuse un gouffre
infranchissable pour votre voix et vos yeux.
Entre les rivages des océans
et le sommet de la plus haute montagne
est tracée une route secrète que vous devez absolument
parcourir avant de ne faire qu'un avec les fils de la terre.
Entre votre connaissance et votre compréhension,
il existe un sentier caché que vous avez à découvrir
avant de ne faire qu'un avec l'homme
et de réaliser ainsi l'unité de vous mêmes.
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