Aimer sans dévorer
Extrait d'un entretien entre Lytta Basset et Psychologie Magazine
"Que diriez-vous à celui qui n’a pas de spiritualité et qui se demande si cela l’aiderait à vivre ?
L.B. : Je lui dis que se poser cette question, c’est déjà une démarche spirituelle ! En hébreu, le premier sens du mot « spiritualité », « esprit »,c’est « souffler, respirer » : dès lors que l’on s’interroge sur sa vie, on est dans la spiritualité. Parce qu’il y a quelque chose en nous qui bouge : on est « déplacé » par un souffle inconnu.
Aujourd’hui,
avez-vous le sentiment d’être heureuse ?
L.B. : La nuit, quand je suis réveillée, j’interroge ce que j’appelle « le fond du fond de moi-même ». Cela fait deux ans que, le plus souvent, j’y perçois de la paix. Oui, je suis apaisée. La vie apporte toujours des moments difficiles, mais la grande diff érence, c’est qu’aujourd’hui je les accueille. Je ne me cabre pas, je ne cherche pas à les chasser comme des mouches.
C’est facile à dire, mais à faire…
L.B. : Je l’ai appris par expérience : j’ai remarqué que plus je tentais de nier mon mal-être, plus il empirait. À l’inverse, quand je me
dis « Bon, là, tu es au fond du pot, tu ne peux pas y être plus. Laisse venir ça, prends-le », et qu’ensuite je le partage avec quelqu’un – « Si tu veux bien penser un peu à moi en ce moment, parce que là, plus mal que ça, ce n’est pas
possible » –, alors, peu à peu, le mal passe. Accepter ce qui nous traverse plutôt que de lutter contre est une forme d’autocompassion. Nous avons trop peu de compassion pour nous-même.
L.B. : On peut se demander : « Qu’est-ce que je ferais si un ami traversait ce que je traverse en ce moment ? Je le prendrais dans mes bras, je lui dirais combien je suis avec lui et qu’il peut compter sur moi. » Eh bien, on peut le faire pour soi."
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