La Bossue
Elle est toute pareille aux autres, la bossue ;
Elle craint, rit, espère et vibre comme nous.
Et quand elle a trop chaud, comme nous elle sue,
Et son âme et son corps peuvent être à genoux !
on sait que tu n''es pas de caractère doux,
Triste soeur que l'amour n'aura pas attendue,
Passe-temps des gamins amateurs de cailloux,
Crucifiée éternelle en ta chair méconnue !
Je t'excuse...et te plains ; de stupides beautés,
Toutes fières au bras de cavaliers bottés,
Auront beau allumer l'envie en ton oeil pâle,
N'attendant de tes jours pas l'ombre d'un espoir,
et rien ne t'empêchant de suivre ton devoir,
tu resteras plus droite, étant moins verticale !
J.F Saint Jalm
Ce poème m'amène à une pensée pour ma grand-tante,
Rosalie Nicolas, dit Tante Rose, (1902-1972)
a qui durant notre enfance, moi ma cousine et mon frère,
avons fait subir des plaisanteries douteuses, à la faire tournée bourrique ;
ceci était pour nous l'expression d'une certaine marque d'affection pour elle.