C'était hier : « plus jamais cela ! ».
Au risque de donner des boutons à certains d'entre vous,
je vais quand même vous proposer un extrait du texte
que j'ai entendu hier matin prononcé par notre Président de la République.
C'est bien au delà de la politique, c'est pour ne pas oublier que la/les guerres
sont à rayer de nos vies, de notre vocabulaire, et que c'est aussi parce qu'il y a eu des témoins pour nous transmettre leurs messages que nous devons dire non plus jamais cela !
……Il n’y a plus en France aucun survivant des Combattants de la Grande Guerre. Le dernier est mort l’année dernière. Il était né dans
le nord de l’Italie. A dix ans, il s’était fabriqué lui-même une paire de chaussures pour partir en France, à pieds. Quand la guerre avait éclaté il avait 16 ans. Il s’était engagé en trichant
sur son âge.
« J’étais Italien, dira-t-il plus tard, mais je voulais défendre la France qui
m’avait accueilli. C’était ma manière de dire merci ».Son nom restera parce qu’il fut le dernier.
Mais il était un parmi des millions, connus ou inconnus, qui pendant quatre ans se sont battus dans la boue infecte des tranchées, accablés de fatigue, la peur au ventre, tuant pour ne pas être tués. Au milieu d’une folie meurtrière dont aucun n’était responsable mais qui les entraînait tous, il y eut des cœurs purs, des gestes admirables, des actes de bravoures. Ils étaient des millions d’hommes ordinaires qui se sont comportés en héros. Ils ont tenu au milieu des pires épreuves. La discipline et l’instinct de survie n’expliquent pas tout.
La plupart d’entre eux avaient, chevillé au corps, l’amour de leur pays. La France ne peut pas oublier ceux qui lui ont fait le sacrifice de leur vie. Et pas simplement ceux qui sont morts au combat et dont les noms sont gravés sur le monument aux morts du plus humble de nos villages, mais aussi tous les autres, tous ceux qui sont revenus portant dans leur corps et dans leur âme la trace ineffaçable de douleurs indicibles : je pense à la foule innombrable des mutilés, des défigurés, des gazés, de ceux qui toute leur vie ont été hantés par le souvenir des morts piétinés au moment de l’assaut, des cris atroces des blessés abandonnés entre les lignes, des visages des camarades, des amis, des frères fauchés par la mitraille.
Avec le dernier poilu, s’est éteint le dernier témoin qui pouvait encore crier avec la force si grande qu’ont les vrais cris de souffrance : « plus jamais cela ! ».
C’est quand tous les témoins ont disparu qu’il faut prendre garde que l’Histoire ne tue pas le souvenir.
Si nous sommes ici, c’est parce que, pendant si longtemps, le 11 novembre a été chaque année, pour tous les survivants, la journée du souvenir, c’est parce que, chaque année, des anciens combattants, de moins en moins nombreux, sont venus se recueillir devant cette tombe, non pour célébrer leur gloire passée mais pour que nul n’oublie où peut mener la folie des hommes.
Si nous sommes ici, c’est pour continuer, continuer après eux…
Si nous sommes ici, c’est parce que nous le leur devons. C’est parce que nous le devons à nos enfants…..
Bonne Journée
(pour les allergies évitez de gratter, c'est encore pire après)